Macdonald a tout fait pour assimiler les Canadiens français

 

 

Louis Riel n’est pas encore né lorsqu’en 1840, le jeune Macdonald, 25 ans, devient membre de la loge orangiste de Kingston. Tout au long de sa carrière politique, cette adhésion aux intransigeantes positions anti-catholiques et anti-Canadiens français de l’Ordre d’Orange ne le quittera jamais.

En 1857, Macdonald devient premier ministre de la colonie du Canada-Uni, formée du Haut-Canada (Ontario) et du Bas-Canada (Québec) fusionnés de force pour minoriser les Canadiens français en vertu des recommandations de rapport Durham. Macdonald s’entend comme larrons en foire avec son confrère conservateur Charles Tupper qui, en 1864, vient d’être élu premier ministre de Nouvelle-Écosse. Dès son arrivée en poste, Tupper fait voter la loi portant son nom qui abolit les écoles catholiques françaises dans la colonie, dans le but d’assimiler les Acadiens. Après la Confédération de 1867, Charles Tupper deviendra un lieutenant important de John A. Macdonald devenu premier ministre du Canada.

L’Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1867 protégeait les écoles anglo-protestantes du Québec, mais n’en faisait pas autant pour les écoles catholiques françaises hors-Québec. Les Orangistes des autres provinces, motivés par leur haine de ceux qu’ils appelaient avec mépris les papistes, étaient résolus à éradiquer le mal à la source. Après la Nouvelle-Écosse, ils abolirent les écoles françaises au Nouveau-Brunswick en 1871. Les Acadiens demandèrent aussitôt au premier ministre Macdonald d’intervenir, ce qu’il refusa de faire, prétextant qu’il s’agissait d’une juridiction provinciale. Pourtant, entre 1867 et 1896, le gouvernement fédéral exerça 65 fois contre des lois provinciales son pouvoir de désaveu, fondé sur l’article 90 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (ledevoir.com) pour des questions autrement moins fondamentales que les droits scolaires des Canadiens français. De retour au pouvoir en 1873, Macdonald afficha la même indifférence complice face aux Canadiens français de l’Île-du-Prince-Édouard dont les écoles avaient été abolies l’année précédente.

Il en fit de même au moment de l’abolition des écoles franco-manitobaines en 1890, même si le Conseil privé de Londres lui suggéra de voter une loi réparatrice. La raison en est toute simple : l’uniformisation anglo-protestante de la population canadienne a toujours fait partie des objectifs politiques orangistes de John A. Macdonald. Entrepris sous son règne, le saccage des écoles françaises de Canada s’est poursuivi après la mort de Macdonald, en Alberta et aux Territoires du Nord-Ouest en 1892, en Saskatchewan en 1902 et en Ontario en 1912.

Outre l’interdiction de l’enseignement en français, les gouvernements de Macdonald et de ses successeurs appliquèrent une politique de colonisation très sélective de l’ouest canadien, en y distribuant à des anglo-protestants des terres et des subventions, une manne dont les Québécois en mal de terres à cultiver étaient rigoureusement exclus. De vastes campagnes de recrutement de colons anglo-saxons furent menées au Royaume-Uni, notamment par Charles Tupper, très influent allié conservateur de Macdonald. Encore dans les années 1920, le prix subventionné du billet de transport entre Londres et Winnipeg était de 22$ (250$ aujourd’hui) tandis qu’un Québécois devait payer 43.48$ (495$ aujourd’hui) pour son billet de train Montréal-Winnipeg . Durement frappés par la pauvreté, ces derniers choisirent donc l’exil aux États-Unis plutôt que vers l’ouest canadien. Il en résulte que lors du recensement américain de 1980, les 13 millions de personnes qui se sont déclarées d’origine française constituaient le cinquième groupe ethnique aux États-Unis, juste avant les Italiens. L’historien franco-américain Gerard J. Brault indique que « de nombreux franco-Américains ont également de ancêtres acadiens, mais la vaste majorité est d’origine québécoise. Leur émigration aux États-Unis s’est principalement produite entre 1870 et 1930, culminant dans les années 1880 » , ce qui correspond aux années de pouvoir de Macdonald.

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Il y a donc environ deux fois plus de Québécois d’origine aux États-Unis qu’au Québec. Ajoutons-y les 7 millions de francophones au Québec et le million de francophones hors-Québec. Si le Canada de John A. Macdonald avait permis aux Québécois de coloniser l’ouest canadien plutôt que de s’exiler aux États-Unis, on peut donc supposer qu’au moins 21 millions de Canadiens auraient aujourd’hui le français pour langue maternelle. La population totale canadienne actuelle étant d’environ 35 millions d’habitants, c’est un pays en majorité francophone qu’aurait bien pu être le Canada. En lieu et place, les Manitobains, majoritairement francophones qu’ils étaient lorsqu’ils ont joint la « Confédération », sont aujourd’hui moins de 2% à parler la langue de Riel à la maison.

Aujourd’hui, demander aux francophones de célébrer le père fondateur du Canada, John A. Macdonald, c’est ni plus ni moins leur demander de célébrer leur bourreau.

[1] La Loyal Orange Association of Canada a été fondée en 1830 à Brockville (Ontario). C’est là même que s’est tenue en 1990 une séance publique et très médiatisée de piétinement du drapeau québécois, en opposition à l’instauration de la loi-cadre du gouvernement de David Peterson sur les services en français dans cette province. Vers 1920, le nombre de loges orangistes en activité au Canada a atteint des sommets, au point de constituer la majorité des loges de tout l’Empire britannique.
[2] Canada-Québec – Synthèse historique, J. Lacoursière, J. Provencher et D. Vaugeois, Éditions du Renouveau pédagogique, 1973, page 492
[3] « Many Franco-Americans also have Acadian ancestors, but an overwhelming majority are descended from Quebecois. Emigration to the United States occurred mainly from 1870 to 1930, peaking in the 1880s. », The French-Canadian Heritage in New England, University Press of New England, Hanover, 1986